"Contrairement à ce qui a été annoncé initialement, la France est bien concernée par le rappel Renault-Dacia"
Bien que la fiche officielle du site Rappel Conso mentionne uniquement les versions « pays grand froid » du Dacia Duster 3, la France n'est finalement pas épargnée par cette campagne de rappel. Dacia a confirmé qu'une cinquantaine d'exemplaires de son nouveau SUV devra repasser en atelier sur le territoire français. Le groupe précise également que l'opération est plus large puisqu'elle touche aussi un peu moins de 300 véhicules Renault, répartis sur de nombreux modèles de la gamme. Ces interventions visent à corriger des défauts techniques similaires à ceux détectés sur les versions destinées aux climats rigoureux.
Après avoir mené une première "opération technique spéciale" sur plus de 150 000 véhicules hybrides, Renault et Dacia lancent désormais un rappel officiel déclaré auprès des autorités. Cette campagne figure notamment sur le site Rappel Conso, bien que celui-ci ne mentionne que le Duster 3 dans sa configuration spécifique pour les "pays grand froid".
Initialement, cette précision laissait supposer que le marché français serait épargné, une information que le service communication de la marque avait d'ailleurs d'abord confirmée. Cependant, la situation s'est avérée plus complexe, révélant que l'opération s'étend au-delà de cette seule version géographique. La situation actuelle de la fiabilité chez Renault et Dacia révèle une gestion de crise de plus en plus chirurgicale, illustrée par le dernier rappel concernant le Dacia Duster 3 et une large partie de la gamme Renault. Bien que les premières informations du site gouvernemental Rappel Conso ne mentionnaient que les versions destinées aux "pays grand froid", le groupe a finalement rectifié le tir : la France est bel et bien touchée. Dans l'Hexagone, ce sont précisément 49 exemplaires du nouveau Duster, assemblés entre le 29 mars 2024 et le 25 février 2025, qui doivent impérativement repasser en atelier. Cette confusion initiale, confirmée puis démentie par le service communication, souligne la complexité de l'incidentologie moderne où un même composant défectueux peut se retrouver sur des véhicules destinés à des marchés climatiques très différents.
Chez Renault, l'opération est tout aussi précise avec 297 véhicules à corriger, produits sur une période s'étalant du 13 mars 2024 au 11 mars 2025. Ce qui retient l'attention n'est pas tant le volume de voitures, qui reste très faible à l'échelle nationale, mais la diversité des modèles concernés. On y retrouve l'intégralité des nouveautés phares de la marque au losange, notamment les Mégane et Scénic E-Tech électriques, le Captur 2 phase 2, ainsi que les modèles plus haut de gamme comme l'Austral, l'Espace 6 et le Rafale. Cette transversalité suggère qu'une pièce commune ou un module électronique standardisé est à l'origine du problème, forçant le constructeur à une vigilance totale sur l'ensemble de ses lignes de montage.
Ce rappel survient dans un contexte de transparence accrue où Renault tente de rompre avec les erreurs du passé, comme les dossiers difficiles des moteurs 1.2 PureTech chez la concurrence. La marque insiste sur le fait que ces interventions, totalement gratuites pour les clients, font partie intégrante du cycle de vie d'un produit moderne. Les propriétaires concernés recevront un courrier recommandé pour une vérification technique, une procédure devenue courante face à l'accélération des cycles de développement. Cette rigueur dans le suivi après-vente est d'ailleurs le pilier central de la stratégie de Thierry Charvet, directeur de la qualité du groupe, qui mise sur une détection ultra-précoce des défauts pour éviter que des volumes plus importants ne soient impactés à l'avenir.
Une opération pour garantir la sécurité lors du stationnement
Cette campagne de rappel technique vise spécifiquement à garantir la sécurité des véhicules à l'arrêt en prévenant tout défaut d'immobilisation. Le problème identifié concerne le capteur de position de l'actionneur du frein de parking, qui peut présenter un angle d'inclinaison incorrect. Ce décalage risque de fausser le système de détection : le frein de stationnement pourrait alors ne pas s'enclencher réellement, même si le conducteur actionne le bouton "P" ou si les automatismes de sécurité se déclenchent (ouverture de portière, retrait de la ceinture ou coupure du moteur). À l'inverse, ce dysfonctionnement peut également bloquer le sélecteur de vitesses sur la position Park, empêchant tout redémarrage du véhicule.
Pour corriger cette anomalie, les ateliers procèdent au remplacement complet de l'actionneur d'engagement de la boîte de vitesses automatique. Il s'agit d'une intervention dont la durée s'étale de 1 h 40 à 4 h 20 selon le modèle, raison pour laquelle un véhicule de courtoisie peut être mis à disposition. Il est important de noter que pour les voitures en climat tempéré, cette procédure est classée comme une opération technique spéciale (codes 0EYA chez Renault et 0EY9 chez Dacia) et non comme un rappel classique.
Par conséquent, l'information ne figure pas sur le site Rappel Conso et n'apparaît pas forcément sur les outils de vérification en ligne des constructeurs. Cependant, la marque s'engage à informer directement les propriétaires concernés par l'envoi d'un courrier personnalisé, garantissant ainsi que chaque véhicule identifié puisse être mis en conformité sans frais pour le client.
